Les enfants de sept et huit ans sont de grands explorateurs! Ils n’utilisent plus autant l’imitation pour apprendre, même si leur désir de faire comme les grands est bien présent. Ils cherchent activement à comprendre les règles et à les appliquer. Bien qu’ils ne maîtrisent pas encore les concepts abstraits, ce terrain est propice pour les sensibiliser à l’épargne et au fonctionnement d’une banque.

L’expérimentation avant tout

À cet âge, il est encore un peu tôt pour leur expliquer verbalement la notion d’épargne. Mieux vaut leur en faire vivre l’expérience en les laissant simplement manipuler l’argent. Une banque maison les aidera à comprendre l’importance de conserver son argent en lieu sûr, à se familiariser avec les dépôts et les retraits et à donner un sens à l’épargne... même s’ils n’ont que quelques dollars.

Vous jouerez alors le rôle de banquier, à qui votre enfant devra s’adresser pour déposer et retirer l’agent de son allocation, s’il en a une, ou les cadeaux qu’il reçoit. Inscrivez ces dépôts et ces retraits dans un carnet de banque avec la date de la transaction et la signature du caissier (vous en l’occurrence!). Cela peut être une simple feuille de papier, mais il intéressera davantage l’enfant si vous créez un véritable carnet, avec un nom, un logo et quelques pages pour inscrire les transactions. 

En faisant régulièrement des transactions, votre enfant s’habituera à utiliser le vocabulaire des banques et de la finance. Sans compter qu’il aura aussi la possibilité de s’exercer aux additions et aux soustractions en vérifiant son solde. Attendez toutefois un an ou deux avant d’aborder le concept d’intérêt : ils sont beaucoup trop jeunes pour l’instant.

La manipulation concrète aide toujours à la compréhension. Désignez un endroit qui représentera le coffre-fort de votre banque. Soyez convaincant, de grâce, et ne choisissez pas simplement un pot vide sans couvercle! Le contenant devrait offrir quelques garanties de sécurité.

L’initiation aux rudiments de l’épargne

Vous pouvez aussi pousser le concept un peu plus loin en optant pour deux contenants : un pour accumuler l’argent de ses petites dépenses et un autre destiné à un projet particulier. Étiquetez les deux coffres-forts «compte courant» et «compte d’épargne», mais sans donner trop de précisions sur les termes. L’expérience sera toujours le meilleur des professeurs. Exactement comme le mot amour, que nous avons tous entendu et utilisé bien avant d’en mesurer la portée…

Pour le projet, l’important est qu’il soit réalisable dans un délai assez court : entre deux et quatre semaines pour commencer. Et puisque c’est l’expérience qui sert de professeur, autant les multiplier. Assurez-vous qu’une fois terminé, un petit projet soit suivi d’un autre. L’épargne devient ainsi une habitude pour la vie.

Le projet devrait avoir un objectif altruiste. À cet âge, les enfants sont de plus en plus en quête de socialisation, et les liens affectifs occupent une place importante dans leur compréhension du monde. C’est pourquoi il est préférable de leur proposer des projets qui nourrissent ces liens : l’anniversaire de papa dans trois semaines, la naissance du premier enfant d’une grande cousine, Noël, etc.

Lorsque le projet concerne quelqu’un qu’il aime plutôt que le simple achat d’un objet, l’argent est présenté comme un levier et non pas comme une fin en soi. L’épargne est alors associée au sens des choses, et non pas à la grande course à la consommation. C’est maintenant qu’il faut transmettre cette idée à nos enfants, pas à 22 ans!

Comme toujours, la meilleure activité ne remplacera jamais le modèle que vous lui offrez. Épargnez-vous systématiquement et que faites-vous de vos économies? Cette expérience avec votre enfant vous donnera peut-être, à vous aussi, le goût de l’épargne! 