Comment traiter un titre moins performant?
Tôt ou tard, chaque société traverse une période difficile, mais il vous appartient de déterminer si la baisse du cours d’un titre est temporaire ou s’il s’agit d’un recul plus marqué.

Il se peut que la société ait dépassé une limite éthique ou que le chef de la direction ait démissionné de façon inattendue. Ou encore qu’une pandémie mondiale ait accru la volatilité des marchés. D’une manière ou d’une autre, ce titre de premier ordre qui d’après vous formait la base de votre portefeuille s’effondre, et il vous appartient de trouver une solution pour réparer les dégâts. Aujourd’hui plus que jamais, les investisseurs doivent décider s’ils vendent leurs actions sous-performantes ou résistent à la tempête et attendent que la pandémie de COVID-19 prenne fin.
Que devriez-vous donc faire?
Avant de décider de vendre un titre moins performant – si c’est ce que vous voulez faire – n’oubliez pas que vendre sur un coup de tête est souvent une grave erreur. De nombreux titres ont perdu de la valeur en raison de résultats trimestriels inférieurs aux attentes, du départ du chef de la direction ou d’une autre raison, pour ensuite rebondir et atteindre de nouveaux sommets. Aujourd’hui, plusieurs d’entre eux subissent les répercussions de la COVID-19.
Il n’est cependant pas toujours facile d’être patient – et il existe de nombreux exemples de sociétés qui ont connu des problèmes et ont dû déclarer faillite. Cependant, avant de décider de vendre un titre moins performant, prenez le temps d’évaluer si la raison pour laquelle vous avez acheté ce titre en premier lieu est encore valable.
Voici les éléments dont vous devez tenir compte pour déterminer si vos titres bien-aimés remonteront.
Demandez-vous si l’histoire de la société tient encore debout
Fabrice Taylor, éditeur de la President’s Club Investment Letter de Toronto et analyste de marché de longue date, affirme que ce sont ces moments-là qui permettent de distinguer les vrais investisseurs des simples spéculateurs.
« Un vrai investisseur se doit de réfléchir – il ne peut pas tout simplement acheter et vendre des actions à l’aveuglette », fait-il remarquer. « La plupart des gens ont la capacité intellectuelle de débrouiller la situation. Il faut lire le plus possible sur le sujet et se servir de notre propre intuition et de notre logique. Posez-vous la question : à quel point est-ce grave et jusqu’à quel point la situation pourrait-elle se détériorer? ».
C’est une question à laquelle les données qualitatives répondent plus facilement et efficacement que les chiffres et les tableaux. Une question clé consiste à déterminer si les dommages sont temporaires ou permanents. « Est-ce que la capacité de la société à dégager des bénéfices s’est détériorée de façon permanente ou reviendra-t-elle? », demande M. Taylor. La société est peut-être obligée de vendre une division précise – est-ce que cela l’aidera à se concentrer sur ses activités de base ou est-ce que la société s’écroule? Un nouveau concurrent exerce peut-être une pression sur ses marges et elle n’a pu conserver la part de marché qu’elle avait. Au bout du compte, réfléchissez à la raison pour laquelle vous avez d’abord acheté ce titre et évaluez si votre thèse de placement demeure logique. Croyez-vous que la société est bien placée pour résister à la tempête provoquée par la COVID-19 et s’en remettre? Si c’est le cas, il pourrait être judicieux de conserver ses actions.

Déterminez la cause première du problème
Une autre question vaut la peine d’être posée : est-ce que votre titre a plongé parce que la société a fait quelque chose ou parce que quelque chose lui est arrivé, à elle et peut-être aussi à des sociétés comparables du secteur? S’agit-il de la conséquence d’un fondateur maladroit qui ne veut pas perdre le contrôle de son entreprise ou d’une dépréciation dans l’ensemble du secteur? Dans le premier cas, selon M. Taylor, la situation peut souvent être récupérée. Dans le second cas? Vous devriez vendre votre placement, en particulier si la baisse ne découle pas d’un ralentissement cyclique, où les profits peuvent monter ou baisser en fonction d’un cycle d’achat.
« S’il s’agit d’une tendance, elle n’est pas sur le point de disparaître », ajoute-t-il. « Les dommages pourraient être permanents. »
Soyez prudent par rapport à l’achat de titres moins performants
Si vous évaluez que les dommages subis sont superficiels plutôt que dévastateurs, vous serez peut-être tenté de faire des achats par échelons de baisse – c’est-à-dire, acheter plus de titres à prix moins élevé pour réduire le coût moyen d’achat. M. Taylor conseille de résister à cette tentation.
« Quand il s’agit de dommages graves, les investisseurs ont besoin de temps pour les digérer », confie-t-il. « Les titres qui commencent à baisser ont leur propre dynamique, et ils ont tendance à continuer de perdre de la valeur. »
Soyez à l’affût des résultats
Conservez plutôt vos liquidités et surveillez les mesures principales telles que le bénéfice tiré des activités de base de la société et son ratio de dividende versé. Si le bénéfice se renforce – le cours du titre peut se dégrader même si la croissance se poursuit – et si la société peut encore couvrir les paiements de dividendes, elle devrait alors pouvoir revenir sur la bonne voie, de même que le cours de son titre. (Une réduction du dividende entraîne habituellement toujours une baisse du cours des actions étant donné que les investisseurs n’aiment pas perdre de l’argent de leurs paiements de dividendes.) Lorsque les données fondamentales demeurent intéressantes, vous pouvez alors envisager l’achat.
N’investissez pas trop dans un seul titre
À l’avenir, déterminez avec soin vos pondérations de façon que la totalité du portefeuille ne soit pas plombée par un seul titre. En règle générale, votre portefeuille ne doit pas compter plus de 5 % d’un seul titre en particulier; et ce pourcentage est peut-être même trop élevé. Si voulez faire les démarches, vous pouvez envisager d’établir un ordre à plage de déclenchement – ordre de vendre un titre lorsque son cours descend en deçà d’un cours d’arrêt établi – sur vos placements et de le modifier au besoin. Considérez qu’il s’agit d’une assurance au cas où un de vos titres s’effondrerait.
Mais avant tout, ne paniquez pas – et ne jouez pas aux devinettes. « Dans le doute, abstenez-vous », indique M. Taylor. « Parce que vous ferez probablement une erreur. »
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Les citations utilisées dans cet article ont été tirées d’entretiens téléphoniques.
L’information contenue dans le présent document ne constitue pas une source de conseils fiscaux, juridiques ou de placement et ne doit pas être considérée comme telle. Les placements doivent être évalués en fonction des objectifs de chaque investisseur. Il est préférable, en toute circonstance, d’obtenir l’avis de professionnels.
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