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Placements à gestion active et placements à gestion passive

En savoir plus sur les avantages et les différences entre l'investissement actif et passif

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L’une des plus grandes distinctions dans les styles de gestion de placements concerne la gestion active des placements par rapport à la gestion passive. Les placements à gestion active incarnent une approche en matière de placement plus pratique qui implique généralement de la recherche pour tenter de trouver des placements pouvant « surpasser le marché ». Certains investisseurs surpasseront le marché, en effet, mais beaucoup d’autres obtiendront des rendements inférieurs. Les placements à gestion passive exigent une implication moindre. Ils tentent essentiellement de « suivre le marché » sans essayer de le surpasser. Ces placements nécessitent moins de recherche, moins de négociation et moins de gestion comparativement aux placements à gestion active. Les placements à gestion passive sont parfois synonymes de « placements indiciels ».

Si vous avez passé du temps sur Internet à vous renseigner sur les placements, vous savez que les avantages des placements à gestion active par rapport à ceux à gestion passive peuvent faire l’objet d’un débat passionné. De nombreuses discussions encadrent la décision d’utiliser une approche de placement active ou passive en tant que choix binaire que les investisseurs doivent faire lorsqu’ils déterminent la façon dont leurs placements sont gérés. Or, en réalité, de nombreux investisseurs intègrent ces deux styles dans la gestion globale de leur portefeuille. Dans cet article, nous expliquerons ces styles de placement, ce qu’ils sont, la façon dont ils sont utilisés, les facteurs que vous devez prendre en considération pour choisir un style, et dans quelle mesure l’un ou l’autre pourrait convenir à votre situation.

 Qu’est-ce que les placements à gestion active?

Pour le moment, examinons un seul marché : le marché boursier canadien. Le principal indicateur associé au marché boursier canadien est l’indice composé S&P/TSX. Lorsque les investisseurs demandent comment les actions canadiennes se sont comportées, ils font référence au rendement de l’indice composé S&P/TSX. Un investisseur actif qui achète des actions canadiennes évaluera le rendement de son portefeuille par rapport à cet indice général. En supposant que l’indice et le portefeuille de l’investisseur affichent les mêmes niveaux de volatilité, si l’indice a augmenté de 10 % et que le portefeuille d’actions canadiennes de l’investisseur a progressé de 12 %, ce dernier aura inscrit un rendement supérieur. À l’inverse, si le portefeuille de l’investisseur a progressé de 5 %, il aura produit un rendement inférieur à celui de l’indice.

Afin de « surpasser le marché », l’investisseur actif peut utiliser diverses stratégies. Il peut choisir de n’investir que dans une poignée de sociétés, il peut miser sur des actions spéculatives ou des actions-mèmes, il peut acheter et vendre régulièrement les mêmes actions dans son portefeuille; il peut choisir d’essayer d’anticiper le marché en investissant uniquement pendant les périodes de hausse et essayer d’éviter les baisses, etc. Ce ne sont là que quelques exemples de stratégies de placements à gestion active.

Il convient de noter que l’évaluation de performance supérieure ne se limite pas simplement à l’évolution relative de la valeur du portefeuille d’un investisseur par rapport à l’indice. Un investisseur actif examinera l’écart de rendement corrigé du risque. Autrement dit, si l’indice a progressé de 10 %, mais que le portefeuille de l’investisseur a progressé de 8 %, tout en subissant la moitié de la volatilité de l’indice, il est possible que, sur une base corrigée du risque, il ait atteint son objectif de performance supérieure. De même, si l’indice a progressé de 10 %, mais que le portefeuille de l’investisseur actif a progressé de 11 %, mais que la volatilité de ce portefeuille est deux fois plus élevée, il se peut qu’il ait inscrit un rendement corrigé du risque inférieur.

Les investisseurs actifs peuvent mettre en œuvre des stratégies de gestion active eux-mêmes ou embaucher quelqu’un d’autre pour gérer activement leur argent en leur nom.

Voici quelques exemples de placements à gestion active :

  • Un gestionnaire de fonds communs de placement qui sélectionne des actions et des obligations à acheter et à vendre pour un fonds.
  • Un gestionnaire de fonds de couverture qui utilise des stratégies à effet de levier et de vente à découvert.
  • Un investisseur individuel qui fait des recherches et sélectionne des actions individuelles à acheter et à détenir.
  • Un investisseur individuel qui achète ou vend des titres de FNB indiciels, ou qui utilise des FNB indiciels pour anticiper le marché.

Certains investisseurs choisissent des stratégies de placement à gestion active pour des raisons émotionnelles ou de divertissement. Cela peut être plus motivant et donner un sentiment de contrôle et de satisfaction aux investisseurs qui aiment le processus de recherche et de sélection de titres individuels.

Cependant, les placements à gestion active comportent aussi des inconvénients. Tout d’abord, les investisseurs actifs peuvent avoir un fardeau fiscal plus important dans les comptes non enregistrés, car ceux-ci ont tendance à afficher des taux de rotation plus élevés (en raison des opérations d’achat et de vente plus fréquentes). De plus, il existe un risque de rendement inférieur à celui du marché, et les placements à gestion active peuvent être chronophages puisqu’il faut effectuer des recherches et surveiller les placements. Les placements à gestion active sont également plus exigeants sur le plan émotionnel. La gestion active a aussi tendance à coûter plus cher en frais et charges en raison d’une activité de négociation plus élevée comparativement à la gestion passive. Si vous faites appel à un gestionnaire de fonds, vous devrez également tenir compte des coûts imputés par le fonds (RFG ou ratio des frais de gestion).

Qu’est-ce que les placements à gestion passive?

Les placements à gestion passive sont synonymes d’achat et de détention d’un portefeuille conçu pour suivre le rendement d’un indice boursier en particulier, ce qu’on appelle communément « placement indiciel ». Cependant, certaines personnes pensent que les placements à gestion passive sont une stratégie qui nécessite peu de gestion et dont le taux de rotation est faible. Par exemple, quelqu’un qui achète un portefeuille de 25 actions et qui n’y touche plus jamais pendant 40 ans. Aux fins de notre discussion, nous nous concentrerons sur les placements indiciels à gestion passive.

Dans notre exemple du marché boursier canadien, quelqu’un qui utilise une stratégie de placement à gestion passive pour des actions canadiennes investirait simplement dans un fonds indiciel négocié en bourse (FINB) ou un fonds commun de placement indiciel qui reproduit l’indice composé S&P/TSX. Dans le cas des fonds indiciels, comme ils n’exigent pas de recherches approfondies sur les données financières des sociétés et sur la dynamique du marché et que ces fonds n’ont qu’à copier de façon proportionnelle les placements de l’indice qu’ils reproduisent, leurs frais de gestion ont tendance à être faibles. En fait, une des façons par lesquelles les différents fournisseurs de fonds indiciels se livrent concurrence consiste à offrir les frais les plus bas. Tandis qu’un fonds de placement à gestion active pour des actions canadiennes puisse coûter entre 1 % et 2 % par année, un fonds indiciel à gestion passive pour des actions canadiennes pourrait coûter 0,1 % par année. De plus, les fonds indiciels ne négocient pas régulièrement leurs placements, car l’indice est relativement statique sur de longues périodes. Les frais de négociation sont moins élevés et, grâce au faible taux de rotation, ces fonds peuvent être plus avantageux sur le plan fiscal.

Une des principales raisons pour lesquelles certains investisseurs sont attirés par les placements à gestion passive est la combinaison de faibles coûts et de gestion allégée. Les investisseurs passifs renoncent également à un potentiel de rendement supérieur, mais s’assurent ainsi d’éviter d’obtenir un rendement nettement inférieur à celui de l’indice. Ils sont heureux d’obtenir le rendement de l’indice, moins les coûts généralement peu élevés de la gestion de placements passive. Il convient toutefois de noter que cela est vrai aussi bien dans les marchés haussiers que baissiers. Si l’indice est en baisse de 10 %, l’investisseur passif perdra 10 %, plus ou moins l’erreur de réplication, et moins les coûts. L’erreur de réplication est la différence entre le rendement du fonds et celui de l’indice. Bien que les fonds indiciels tentent de reproduire exactement le rendement d’un indice, dans la pratique, ils peuvent dégager des rendements supérieurs ou inférieurs dans une mesure très faible.

Il ne faut pas confondre les placements à gestion passive avec les placements à faible risque. La répartition de l’actif déterminera en grande partie les niveaux de risque d’un portefeuille.

Jusqu’à présent, nous n’avons utilisé qu’un seul marché pour nos exemples, mais les styles de gestion active et passive peuvent s’appliquer à tous les marchés, comme les titres à revenu fixe, les marchandises et l’immobilier, ainsi que dans toutes les régions. Jetons maintenant un coup d’œil à certaines applications pratiques des placements à gestion active et passive et à la façon dont elles peuvent être intégrées dans un portefeuille.

« Un portefeuille bien équilibré est important pour la réussite à long terme, et les investisseurs peuvent choisir d’utiliser des stratégies de placement à gestion active ou passive »

Comment intégrer les placements à gestion active ou passive dans un portefeuille?

Un portefeuille construit prudemment est important pour la réussite à long terme des placements et implique l’intégration des objectifs, de la tolérance au risque, de la capacité à assumer des risques, du besoin de risque et de l’horizon de placement d’une personne. Examinons un portefeuille de base 60/40, une stratégie de répartition de l’actif populaire, qui investit 60 % de l’actif dans des actions et 40 % dans des obligations. Cette stratégie vise à assurer un équilibre entre la croissance et la stabilité à long terme, la composante en actions procurant un potentiel de rendement supérieur, et la composante en obligations offrant une protection contre les replis du marché. Veuillez noter que, comme 2022 a été une mauvaise année à la fois pour les actions et les titres à revenu fixe, les titres à revenu fixe ayant même enregistré un rendement pire que celui de nombreux marchés boursiers, un portefeuille traditionnel 60/40 a fait piètre figure l’an dernier. Mais dans le cas des placements à long terme, il est important de se concentrer uniquement sur cet aspect : le long terme. Aucune stratégie ne dégagera le meilleur rendement au cours d’une année donnée et les surprises sont courantes, qu’elles soient positives ou négatives. En 2022, les titres à revenu fixe n’ont pas joué leur rôle traditionnel de protection pour les portefeuilles. Toutefois, si l’on regarde sur de longues périodes, ces titres ont été un bon complément aux actions pour les investisseurs qui cherchent un équilibre entre la croissance et la stabilité.

Un investisseur actif qui cherche à bâtir un portefeuille 60/40 pourrait choisir des actions et des obligations individuelles. Par exemple, un investisseur actif pourrait choisir d’investir dans une combinaison d’actions de croissance et de valeur, ainsi que dans des obligations à rendement élevé et de catégorie investissement. De plus, un investisseur actif pourrait également choisir d’investir dans des actions et des obligations étrangères afin d’accroître la diversification de son portefeuille. Mais il pourrait constater que même s’il s’intéresse aux actions, il n’est pas aussi à l’aise de choisir des obligations. Cet investisseur pourrait choisir des actions individuelles pour 60 % de son portefeuille et peut-être acheter un fonds commun de placement composé de titres à revenu fixe qui est activement géré pour les 40 % restants.

En revanche, un investisseur passif pourrait choisir de mettre en œuvre un portefeuille 60/40 au moyen de fonds indiciels ou de FNB. Par exemple, un investisseur passif pourrait choisir d’investir dans deux fonds indiciels d’actions, dont l’un reproduit l’indice composé S&P/TSX et l’autre reproduit l’indice S&P 500 pour la composante en actions du portefeuille, puis dans un fonds indiciel qui suit le rendement d’un indice obligataire pour la composante en obligations.

Utilisation de la gestion active et passive dans un portefeuille

On peut également utiliser une approche hybride, qui intègre des éléments des placements à gestion active et passive, pour mettre en œuvre un portefeuille 60/40 (ou toute autre répartition de l’actif). Par exemple, un investisseur pourrait choisir d’utiliser des fonds indiciels pour 80 % de la pondération en actions afin de maintenir les coûts globaux à un faible niveau, tout en choisissant quelques actions individuelles pour la portion restante de 20 %, et opter pour des fonds indiciels pour la totalité de la pondération en titres à revenu fixe de 40 %. Dans l’ensemble, l’investisseur possède toujours un portefeuille 60/40, mais il intègre des styles de gestion passive et active.

Un autre exemple courant d’approche hybride est le suivant : les investisseurs choisissent des actions individuelles sur les marchés américain et canadien (qu’ils connaissent mieux), mais ils utilisent des FNB indiciels pour les actions d’autres marchés développés et des marchés émergents (qu’ils ne connaissent pas aussi bien), mais qui apportent la diversification géographique qu’ils souhaitent à leur portefeuille. Dans ce cas, la répartition en actions est divisée entre la gestion active et la gestion passive. Pour le reste de la répartition des titres à revenu fixe, l’investisseur pourrait utiliser un FNB qui reproduit un portefeuille d’indices de titres à revenu fixe diversifiés à l’échelle mondiale.

Conclusion

En conclusion, les placements à gestion active et passive ont leurs propres avantages et inconvénients. Les placements indiciels à gestion passive sont une stratégie à faible coût qui exige peu de gestion et qui vise à égaler les rendements des marchés, tandis que les placements à gestion active reposent sur une approche plus pratique qui consiste à sélectionner des actions, des obligations ou d’autres titres individuels dans le but de surpasser le marché. Un portefeuille bien équilibré est important pour la réussite à long terme, et les investisseurs peuvent choisir d’utiliser des stratégies de placement à gestion active ou passive ou une approche hybride qui intègre des éléments des deux. Il est important que les investisseurs comprennent leur tolérance au risque, leur horizon de placement et leurs objectifs, et qu’ils prennent une décision qui s’harmonise avec ces facteurs. Avec la bonne approche et une perspective à long terme, les investisseurs peuvent atteindre leurs objectifs financiers, peu importe s’ils choisissent la gestion active, passive ou une combinaison des deux.

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